Libellules

Les Demoiselles au saut du lit

  • 19 novembre 2016

Les libellules sont des insectes de plutôt grande taille. C’est probablement la raison pour laquelle ils sont tant appréciés des amateurs et des photographes. Ils font partie d’un petit ordre. Il ne compte que quelques 69 espèces en Belgique et environ 130 en Europe, sur un total de 5.300 espèces décrites. On estime cependant qu’il pourrait exister jusqu’à 10.000 espèces de libellules au total de par le monde. Les Odonates sont facile à reconnaître. Ils possèdent un abdomen long et mince, ainsi que deux paires d’ailes longues et souvent transparentes. Ils pourraient être confondus en raison de cette dernière caractéristique avec les ascalaphes et les fourmillions qui sont cependant munis de longues antennes contrairement aux libellules.

chalcolestes_viridis_0038Elles sont représentées dans deux sous-ordres. Les Zygoptères aux ailes semblables sont plus communément appelés Demoiselles. Il s’agit de ces petites libellules au corps long et filiforme que l’on rencontre au bord de nos étangs et rivières. Les Caloptéryx ont un corps paraissant plus robuste et des ailes « fumées ». Les Agrions dont les ailes sont transparentes, possèdent un abdomen le plus souvent de couleur bleue ou rouge à l’état adulte. Les ailes des Caloptéryx et des Agrions sont généralement repliées sur le dos au repos. Les Lestes sont de couleur brun verdâtre et leurs ailes sont entrouvertes de part et d’autre du corps au repos.

Les Anisoptères, aux ailes dissemblables, sont des insectes plus gros dont le vol est plus lourd et plus bruyant. sympetrum_striolatum_0019On les appelle plus communément Libellules ou « Libellules vraies » ou encore « grandes Libellules ». Leurs ailes antérieures et postérieures sont clairement différentes : les postérieures étant plus larges à la base. Au repos, elles sont étalées horizontalement (chez les Orthétrum, Aschne et Cordulégastre bien représentés dans nos régions) ou partiellement rabattues vers l’avant chez les Sympétrum.

libellula_quadrimaculata_0007Les libellules sont directement liées à la présence d’eau. En effet, elles y pondent et les larves y vivent et s’y développent, durant parfois 5 ans pour certaines espèces, jusqu’à devenir un insecte adulte. Lors de l’émergence, l’imago sort du tégument du dernier stade larvaire. De cette exuvie naîtra l’adulte. Sa courte existence aérienne (toujours inférieure à 1 an pour la plupart des espèces) sera essentiellement consacrée à la reproduction.

L’approche photographique consiste en un premier temps à consulter une carte dite « d’Eta Major » au 1/25000 ème de préférence qui nous permettra de localiser des mares, étangs et autres rivières susceptibles d’accueillir nos sujets. Une fois au bord de la mare, par un jour de beau temps de préférence, force est de constater que les libellules sont partout. Elles se trouvent vraiment partout, en vol au dessus de l’eau, posées sur les plantes en bord d’eau, dans les arbres … Mais surtout, elles n’arrêtent pas de bouger ! C’est la première difficulté rencontrée par le photographes de libellules. Une fois la température ambiante ayant atteint les 20 °C et pour peu qu’il n’y ait pas ou peu de vent et de nuages, les libellules « rechargées » par les rayons du soleil restent en mouvement et l’approche est très difficile.

Les libellules ne sont pas souvent bien coopératives avec le photographe. En effet, elles n’ont pas pour habitude de poser en attendant que votre mise au point, cadrage, composition d’image soient parfaits. Elles vous entraînent donc souvent dans une véritable course poursuite folle. Comment faire pour palier à ce manque flagrant de compassion ? Les surprendre de grand matin ! En effet, ces insectes au sang froid restent engourdis tant que la température n’atteint pas les 12 à 13 °C. Alors couvertes de rosée, elles demeurent immobiles jusqu’à ce que leur métabolisme se réveille. Dès lors, une fois leurs ailes parfaitement sèches, elles pourront s’envoler tout à leur guise. Elles restent parfaitement conscientes de ce qui se trame autour d’elles. Pour échapper à l’œil de l’objectif, elles tournent autour de la tige sur laquelle elles sont posées, vous entraînant dans un manège infernal. Mieux encore pour vous échapper, elles se laissent carrément tomber au sol feignant une mort soudaine.

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Avant de commencer la ballade photographique, penchons-nous sur le choix du matériel.

Pour la photo de libellule, n’importe quel reflex conviendra pourvu qu’il soit doté d’un bon viseur à grande ouverture et très lumineux si possible. L’utilisation de l’autofocus est possible bien que je réalise toutes les mises au point manuellement. Personnellement, j’utilise un Canon EOS 5D Mark III. Son capteur plein format permet de réaliser des transitions entre les zones nettes et les zones floues plus douces. De par sa profondeur de champ plus étroite, il produit des images plus graphiques avec un bokeh (terme qui caractérise la qualité des flous d’arrière plan) plus doux. Afin de palier aux faibles lumières du lever du jour, j’emploie un flash Macro Twin Lite MT-24EX de Canon. Une de ses têtes éclaire le sujet et l’autre l’arrière plan pour éviter des fonds d’image presqu’entièrement noirs. L’exposition manuelle au 1/200 de secondes et au diaphragme de f/4 ou f/5.6 couplés au flash E-TTL me donne satisfaction et évite le flou de bouger.

La partie la plus importante de l’équipement est à mon sens l’objectif que l’on montera sur le reflex. Ils doit être un « macro » pouvant atteindre le rapport de grandissement de 1:1 (si votre libellule mesure 30 mm, son image sur le capteur mesurera également 30 mm). L’adjonction de tubes allonge par exemple n’est pas vraiment recommandée sous peine de devoir utiliser un trépied afin de stabiliser le matériel. L’utilisation d’un trépied étant à mon sens trop lourde en terme de mise en œuvre, je n’en emploie pas. La focale de 90, 100 ou 105 mm selon les fabricants est un bon point  de départ. Elle offre une distance objectif-sujet important, même au rapport 1:1 et reste utilisable à main levée. Le choix de la marque se fera en fonction du budget disponible, le prix pouvant varier du simple au double en fonction de la marque. Personnellement, j’utilise un Sigma Macro 150 mm stabilisé. Je le trouve idéal pour des sujets farouches tels que les libellules en raison de sa relativement longue focale.

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